Commissaire :

Karin Schlageter

Le centre d’art contemporain 40mcube et le réseau Mécènes du Sud se réunissent pour présenter une exposition en commun, avec la commissaire indépendante Karin Schlageter. Cette collaboration, qui rassemble un centre d’art contemporain d’intérêt national basé en Bretagne, un réseau de mécènes actif dans le sud de la France et une commissaire basée à Genève, lauréate de la Villa Kujoyama en 2022, fait fructifier politiques publiques et implication privée au profit de la production, de la diffusion et de la médiation de l’art contemporain auprès de publics variés, dans des zones géographiques contrastées.

Donner à entendre les voix minoritaires souvent effacées par les récits dominants

L’exposition Elle empêche les choses de dormir naît d’une urgence : celle de ne pas laisser l’histoire s’écrire sans nous, sans les voix qui ont été tues. Elle se construit sur un constat — l’absence, l’effacement, la béance dans la mémoire collective — et sur un désir : celui de créer un espace de fiction aux résonances bien réelles. Ici, les récits des communautés minoritaires, longtemps marginalisés, trouvent une nouvelle force à travers des œuvres qui leur redonnent souffle et présence.

Par la réécriture, l’emprunt, la parodie, les artistes s’attaquent aux narrations dominantes pour les détourner et leur faire dire ce qu’elles ont toujours laissé sous silence. En hybridant figures historiques et histoires occultées, iels bâtissent des contre-espaces de résistance et de transformation, où la mémoire fragmentée devient un terrain fertile pour imaginer de nouveaux mondes.

Déployée en deux lieux, presque simultanément, Elle empêche les choses de dormir joue avec l’idée de variation et d’expérimentation. Chaque lieu devient une version, une trajectoire possible, un territoire mouvant où le public est invité à recomposer sa propre lecture. Loin d’être figée, l’exposition se vit comme un espace de test, où les œuvres activent des protocoles à s’approprier et à prolonger au-delà des murs institutionnels.

En remettant les voix marginalisées au centre, en leur offrant autonomie et puissance, Elle empêche les choses de dormir nous rappelle notre capacité d’agir, de produire des savoirs et des représentations, et d’écrire une mémoire collective qui n’élude plus l’oubli, mais le transforme en potentiel de renouveau.

Une exposition en deux lieux, deux résonances, une mémoire à réécrire