Édition 2018

Le Festival ¡ Viva Villa ! est né en 2016 sous l’impulsion commune de trois résidences artistiques françaises, d’envergure internationale : l’Académie de France à Rome – Villa Médicis à Rome, la Villa Kujoyama à Kyoto et l’Académie de France à Madrid Casa de Velázquez à Madrid.

Conçu, dès son édition zéro, comme un rendez-vous annuel gratuit, le festival réunit les artistes résidents de ces trois grandes institutions, dans une optique résolument transversale. Au sein d’une même programmation, les disciplines se croisent, se rencontrent et entrent en dialogue. ¡ Viva Villa ! offre ainsi au public un aperçu vivant de la jeune création contemporaine, à travers la pluralité des regards et des perspectives qui la caractérise.
Sous le commissariat de Cécile Debray et Federico Nicolao, le festival ¡ Viva Villa ! s’articule autour d’un parcours d’exposition dont les orientations thématiques proposent une lecture d’ensemble autant qu’elles viennent souligner la singularité de chacun des artistes exposés.
En contrepoint de l’exposition, un programme de performances, concerts, lectures, films, rencontres et tables-rondes donne rythme et dimension au festival. Ces espaces de débats, ouverts à tous, permettent d’interroger les problématiques actuelles de la création contemporaine, de la recherche artistique et du travail en résidence.
Moment de partage avec le public, ces rencontres sont avant tout conçues comme des espaces de convivialité et de proximité avec les artistes résidents et les nombreux invités qui répondent à l’appel de ¡ Viva Villa !.

Après deux éditions parisiennes – au Palais Royal en 2016 et à la Cité internationale des arts en 2017 – ¡ Viva Villa !, avec les soutiens de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Institut français et de l’Académie des Beaux Arts, s’installe à la Villa Méditerranée, à Marseille du 29 septembre au 7 octobre 2018.

 

ÉDITION 2018:
FRONTIÈRES

Partout des frontières qui s’érigent, qui végètent, qui, délaissées par le regard, hantent le monde et les hommes. Une inquiétude aussi grandit autour de la puissance et de l’utilité de l’art, de ce qui l’encadre et l’articule. Aussi, les thèmes politiques et formels de frontières et de limites qui étaient au cœur de la pratique dans la deuxième moitié du vingtième siècle reviennent au sein des ateliers et semblent encore une fois à repenser.

Méthodes et pratiques se croisent, à des échelles différentes, dans un mélange d’élan et d’envie, de désœuvrement. Constat est fait de la difficulté qu’a le monde à trouver un rythme à même de préserver sa survie. Quel art pourrait de nos jours  accompagner l’homme dans une réconciliation avec les autres espèces, déjouer son désir aveugle de maîtrise et de propriété, ou donner à voir, à penser le chaos, la mutation sociale, biologique, technique, d’un anthropocène quasi fantastique ?

Comment l’observation des frontières auxquelles les êtres humains sont confrontés – qu’elles soient politiques, temporelles ou physiques –  révèle et décrypte notre réel ? Quelles archéologies du passé et du futur peuvent peu à peu reprendre une place dans la réflexion contemporaine ?

Ici et maintenant : devant ces territoires peu connus que deviennent graduellement le passé et l’avenir, sous l’impulsion d’une toujours plus étrange idée de progrès, à quelles constructions et déconstructions se livre un tout petit nombre de musiciens, d’écrivains, d’architectes, de plasticiens dont l’influence sur l’époque ne peut qu’être minime et collective, tel est le propos du festival ¡ Viva Villa ! et de son exposition « Frontières. Une proposition à partir des œuvres des résidents de la Villa Kujoyama, de la Casa de Velázquez et de la Villa Médicis ».

 

Cécile Debray, Federico Nicolao
Commissaires du Festival