Céline Pelcé
Art culinaireIssue d’un parcours en design d’espace puis en design culinaire, Céline Pelcé utilise depuis 2012 la nourriture comme matériau de construction éphémère, porteur d’une poétique d’expérience et exploratrice des territoires. Dans une dynamique collaborative, transdisciplinaire et multiculturelle, elle traduit ses recherches sous forme d’installations comestibles, de performances ou de diners collectifs.
À travers une collection d’objets et de recettes, ils mettent en écho le jardin de « l’agneau mystique » peint en 1432 par les frères Van Eyck, avec notre système alimentaire globalisé actuel. Céline Pelcé mène régulièrement ses recherches en contexte de résidence artistique, particulièrement en Europe, et depuis 2017 aux USA et au Japon, où le territoire, l’Histoire et
la culture alimentaire locale nourrissent largement ses projets. Des questions de rapports au temps, au mouvement, au paysage urbain ou rural, sont ainsi traduits à travers ces expériences participatives, où la nourriture est utilisée comme catalyseur, permettant l’ingestion et la digestion d’éléments physiques comme imaginaires.
À la Villa Kujoyama, le projet de Céline Pelcé s’engageait par le prisme de l’Umami. Cette perception gustative définie par la culture japonaise n’est pas seulement un goût, mais un concept gustatif à incidence spirituelle, liée à des notions de temps et d’espace. Comment une saveur peut-elle activer notre relation au territoire, à la saison, à la métamorphose paysagère ?
À la recherche de cette sensation, Céline Pelcé considère l’Umami comme une porte vers ces sujets contextuels et culturels. Durant sa résidence, elle a cherché à rencontrer et comprendre l’Umami, par expérimentations culinaires, y compris de produits traditionnellement absents de la cuisine japonaise, ainsi qu’à travers des dispositifs performatifs, gestuels et spatiaux.
1 -2 – Dans l’enchaînement infini des choses, 2021, Flore Falcinelli, Céline Pelcé et Masahiro Tainaka – Crédit Photo Takashige Daisuke