Ludivine Gragy
ArchitectureDepuis 2010 et son diplôme en poche de l’École Nationale Supérieure de Paysage, Ludivine Gragy travaille sur différentes échelles du territoire. Architecte paysagiste, elle fonde son studio à Berlin en 2016. Des expériences professionnelles au Japon puis en Suisse ont forgé une pratique guidée par l’expérimentation et le maintien d’un lien étroit entre la création, la réalisation et son suivi dans le temps. Elle s’intéresse particulièrement à la transformation des paysages ruraux permettant la transmission de savoirs et techniques traditionnels ainsi qu’à l’impact de l’intervention humaine sur les dynamiques environnementales existantes.
Dans son processus de travail, les outils digitaux et analogues entrent en dialogue et favorisent l’optimisation des ressources naturelles. Plaçant la spécificité du site au cœur du projet, elle tend à créer des lieux de cohabitation favorisant la place du vivant.
Satoyama ou le jardin d’eau
Satoyama désigne au Japon un paysage dans lequel l’homme et le sol sont en étroite corrélation, une terre cultivée entre mer et montagne en perpétuelle évolution. Ce paysage connaît la répétition du cycle de l’eau qui à chaque saison permet l’irrigation des cultures et change son milieu. Dans cette membrane vivante, de nombreuses typologies paysagères et végétales fonctionnent en symbiose.
Pendant sa résidence à la Villa Kujoyama, Ludivine Gragy étudie trois sites représentatifs du Satoyama à proximité de Kyoto, en observant leur singularité grâce à différents médiums de représentation. Explorant la notion de mouvement sous le prisme de l’eau, elle oriente sa recherche sur les phénomènes d’interdépendance entre ces écosystèmes et leurs acteurs. Aujourd’hui se pose la question de leur conservation, qui soulève des enjeux pouvant faire écho à certains paysages en Europe.