Nach

Danse

Anne-Marie Van (alias Nach) rencontre le Krump à l’âge de 22 ans, par hasard, devant l’Opéra de Lyon après en avoir vu des premières images dans le film documentaire Rize de David Lachapelle. La rue est sa première école: elle trouve une communauté qui lui transmet son savoir et les bases de cette danse urbaine, de cette danse Gospel.

La danse de Nach se forge au fil des rencontres. Celle du chorégraphe Heddy Maalem, en 2012 est déterminante dans son désir de développer le Krump au contact d’autres pratiques. Celle de la danseuse et chorégraphe Bintou Dembélé aussi, avec qui elle partage la scène de S/T/R/A/T/E/S quartet. Celle des arts traditionnels, comme le Kathakali (stage d’initiation à ARTA), et le flamenco, dont le duende lui évoque l’extase des battles de Krump.

Sa curiosité lui fait puiser des références au carrefour entre différents arts : la photographie (Antoine d’Agata, Francesca Woodman,..), la poésie (Sony Labou Tansi,..) les arts audiovisuels, le cinéma d’essai et les musiques expérimentales. Nach commence à mettre sa danse au service du théâtre. Marcel Bozonnet fait appel à elle pour La neuvième nuit, nous passerons la frontière, créé en novembre 2016. Elle crée son premier solo Cellule en décembre 2017 et poursuit du côté de la danse contemporaine en Colombie, en créant le duo -Et toi ? avec la chorégraphe Angela Bello.

Nach est artiste résidente à la Villa Kujoyama – Kyoto entre juillet et décembre 2018 et artiste compagnonne au CCN de La Rochelle entre 2019 et 2021 et artiste associée du CDC d’Avignon entre 2020 et 2023. Elle est également soutenue par le CDCN Atelier de Paris au titre du Fonds FoRTE.

Comment se rencontrer soi-même ? À travers son deuxième solo, Beloved Shadows, la chorégraphe Nach part à la recherche de son désir et des fantômes qui l’habitent. Comme une mise à nu, Nach traverse plusieurs états, émotionnels et corporels, se laissant imprégner par beaucoup d’images et de souvenirs. Son corps de danseuse krump porte en lui les mains d’une flamenca, la ligne de bras d’un faune de Nijinski, une verticalité butô, la cambrure d’une statuette africaine, le souvenir d’un enlacement ou encore l’absence d’un être aimé.

Les tableaux s’enchaînent entre évocation et invocation venant puiser dans la part d’ombre si rarement ouverte : de quoi sommes-nous faits ? Le corps de Nach, sans cesse en dialogue avec ce qui l’habite, demeure tourner vers l’instant, tenu par ses obsessions et son désir. La danse n’a pas d’écriture : elle est ici et maintenant, tournée vers celui ou celle qui regarde, tout comme l’identité qui ne peut se fixer.  (écrit par Charlotte Imbault)

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