Nathalie Bourdreux

« Peintre autodidacte depuis les années 2000, je suis partie d’une créativité basée sur la problématique du Corps comme contenant d’un univers à retenir la Psyché. Au début, l’emploi de la résine conférait à mes peintures de reliquaire l’image. Ensuite, la pratique du dessin plus assidue m’a conduite à travailler avec un support papier marouflé sur bois, en passant tout d’abord par des thématiques variées, pour ensuite retourner à la représentation du Corps. Ceci après avoir été gardienne de cimetière, en parallèle à l’exercice de ma peinture. La relique, le corps abandonné de chair, la Mort. Autant de representations qui me conduisent à vivre l’expérience de la perte par le biais de mon travail de peintre. Je travaille autour du tableau des Ménines de Vélasquez pendant cinq ans et réalise que la mort seule n’est rien sans la mise en relation avec la vie. Je travaille aujourd’hui sur le rapport ambigu de la mise en opposition des contraires. Et aussi exerce des tensions dans l’image, par des oppositions de la ligne du dessin et des parties plus peintes, afin de créer une vibration, une corde sensible qui est le doute ».

Tableaux d’écorchés, piétas, sa technique particulière se prête particulièrement bien à ses thèmes macabres. Elle recouvre de pigment noir son dessin qu’elle révèle en grattant – excavation, palimpseste, fouille archéologique, sa pratique de peintre s’ancre dans des procédures d’exhumation. Elle développe depuis peu, un travail de gravure dont le caractère plus intime génère un ensemble de petites oeuvres sur papier tout à fait étonnantes.