Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac

Arts visuels

Dans les travaux d’Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac, la photographie dialogue avec la mise en scène. Depuis 2012, Aurélie Pétrel (arts visuels/photographie) et Vincent Roumagnac (théâtre) conçoivent des installations à protocole de réactivations et des pièces photo-scéniques qui intra-agissent avec leur environnement d’exposition. Chacune des pièces présentées évoluent entre temps de latence et redistribution dans l’espace, selon des réarrangements successifs des objets photographiques et autres matériaux qui les constituent. En résultent des installations hybrides, à temporalités troubles, mélange d’images fixes et de sculpture performative en perpétuel mouvement.

Le duo navigue, via plusieurs expositions et événements, entre le milieu des arts visuels (Biennale für aktuelle Fotografie 2017, 40e anniversaire du Centre Pompidou/Performance Day, Ferme du buisson-CPIF 2017, Kiasma Museum Helsinki 2016), et celui des arts vivants (Comédie de Caen 2015, Théâtre de l’Usine Genève 2015, Zodiak Helsinki 2013). Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac sont représentés par la Galerie Valeria Cetraro (Paris), avec laquelle il collabore à la présentation de deux solo (duo) shows en 2016 et 2018.


Pièce photoscénique n°3 de l’Ekumen / Episode Kyoto

A la Villa Kujoyama, le binôme Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac mènent une triple recherche en dialogue avec un travail dramaturgique autour de l’adaptation photo-scénique du roman de science-fiction d’Ursula K. Le Guin, La Main gauche de la nuit (1969). Leur recherche convoque en premier lieu les paysages cryosphériques dans la science-fiction japonaise et le cyberpunk nippon – depuis l’émergence du sous-genre dans les années 70/80 (en regard avec son expression occidentale), jusqu’à sa manifestation contemporaine, notamment dans l’oeuvre du mangaka Tsutomu Nihei. Puis, ils s’intéressent au phénomène de la transparence au Japon, avec un focus sur les jeux entre opaque et optique dans l’histoire architectonique, plastique et scénique, doublé d’une approche sur le terrain de l’artisanat verrier/miroitier de la région du Kansai. Enfin, la couleur blanche (shiro) est le troisième objet de leur recherche, depuis une étude de sa signification et de ses usages dans la culture japonaise, et plus spécifiquement d’’oshiroi”, la poudre blanche utilisée traditionnellement comme maquillage dans le théâtre kabuki. Dans un deuxième temps de résidence, ils mettent en scène leur troisième pièce photo-scénique en intérieur scénographié, en réponse à l’architecture du site, et dans les montagnes environnant la Villa Kujoyama (Monts Kurama et Atago). Ce travail de mise en scène, en compagnie de Simo Kellokumpu (chorégraphie), de Nagi Giani (masques/performance) et de performers-euses japonais-es rencontré-es in situ, est documenté sous la forme de prises de vue. Elles sont a posteriori transformées en objets photographiques afin de constituer le corpus narratif de la pièce photo-scénique du duo, de l’Ekumen, troisième du genre et ultime de leur trilogie, finalisée à l’automne 2020.

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