Giorgio Silvestrini

Peinture

Giorgio Silvestrini est né à Palerme, Italie, en 1985. Après avoir commencé ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan, il déménage à Paris en 2009, où il intégre l’École d’Art de Cergy (ENSAPC), puis l’École des Beaux Arts de Paris (ENSBA). Il a obtenu son diplôme avec félicitations du jury à l’unanimité en 2013. En 2014 il a reçu le Prix de peinture Albéric Rocheron (Prix des Amis des Beaux-Arts). Depuis 2014 son travail est représenté par la galerie Eva Hober. Il a exposé en France et à l’étranger, notamment dans l’exposition itinérante “La belle peinture est derrière nous”, organisée par l’Institut Français à Bratislava et aux Iles Maurice. Il a fait partie des nominés au Prix Cairo d’art contemporaine, qui a eu lieu à Milan en novembre 2016.

Giorgio Silvestrini est un peintre. Jouant d’une certaine atemporalité, et d’une subtile ironie, son oeuvre se situe dans le sillage de la peinture métaphysique d’un Morandi, d’un Casorati avec une distanciation finement burlesque et pop à la manière d’un Hockney ou d’un Guston. Léa Bismuth décrit bien le processus singulier qui préside à la construction de ses tableaux : « La peinture de Giorgio Silvestrini dégage une impression d’apaisement, mais il ne faut pas se méprendre : des formes sont tapies, des temporalités se battent les unes contre les autres. Ainsi de petites têtes en tissus sont plantées sur des bâtons comme des marionnettes faites à la va vite pour des enfants d’un temps révolu. Tout est là pour nous rappeler que la réalité est une construction et que les ombres sont artificielles. L’ambiguïté règne. Faut-il sourire avec nostalgie face à ces ambiances aux couleurs pastelles ? Ou bien ressentir une angoisse latente qui se dégagerait de ces scénettes ? La peinture est le fruit d’un travail dans l’espace : Giorgio Silvestrini réalise dans un premier temps des maquettes — fragiles structures en bois et tissus chinés ça-et-là — qu’il agence et qui lui serviront de modèles. Il aime laisser apparent le côté artisanal et parfois précaire de ces petites poupées et autres créations de papiers. Ainsi, lorsqu’il peint de petits avions suspendus dans les airs, c’est en laissant les fils ; lorsqu’il s’empare d’un bouton maladroitement cousu sur un bout de tissu, on pense immédiatement à un raccommodage de fortune. Progressivement, les tissus se font drapés, et deviennent comme des vagues. Les espaces se ramifient, se complexifient et surgissent par le travail matiéré de la couleur. En effet, les surfaces colorées qui composent les tableaux sont comme « habitées » et confèrent une présence d’autant plus forte aux objets disposés sur elles. Le spectateur est constamment pris dans un double mouvement : à la fois interpellé et mis à distance, il finit par se dire que cette peinture est un langage aux règles secrètes, allant même parfois du côté de l’absurde existentiel. »

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