Justinien Tribillon

Commissariat d'exposition

Justinien Tribillon (France, 1989) est un curateur, écrivain et éditeur dont le travail aborde différents media et disciplines : sciences sociales, photographie, architecture et histoire. En 2021, il présente à la Biennale d’Architecture de Venise l’exposition « Welcome to Borderland » consacrée à la migration des plantes. En 2023, il assure le commissariat et la production de « Jachères », une exploration des friches urbaines et périurbaines du Nord de la France par le biais de l’art, du design et de l’architecture.

Titulaire d’un doctorat en urbanisme de la Bartlett School of Planning, University College London, Justinien Tribillon est l’auteur d’une thèse consacrée au Boulevard périphérique de Paris comme artefact sociotechnique. Cofondateur de Migrant Journal, magazine en six numéros explorant la migration dans toutes ses formes, il contribue aujourd’hui en tant que journaliste et critique d’architecture à diverses publications dont The Guardian, The Architectural Review, AOC.

À la Villa Médicis, Justinien Tribillon poursuit ses recherches sur le sujet riche et complexe de la perruque, en vue de réaliser une exposition consacrée à cette pratique. L’étrange nom de « perruque » désigne l’activité de l’ouvrier réalisée sur son temps de travail, avec les outils et les matériaux de l’entreprise, visant à réaliser des objets ou des réparations pour soi-même. Acte souterrain, parfois toléré par la direction, la perruque est le plus souvent cachée, réprimandée, jusqu’au licenciement. C’est une pratique généralisée pourtant peu connue et documentée. La résidence de Justinien Tribillon à Rome permettra d’envisager une réflexion en miroir entre la France et l’Italie. Le projet d’exposition verra dialoguer recherches historiques et questionnement actuel sur notre relation au travail. Il offre également des défis intellectuels et curatoriaux particulièrement stimulants : comment mettre en avant une pratique subalterne sans l’institutionnaliser ? Comment questionner dans l’espace une pratique plutôt qu’une collection d’objets ?

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