Hélène Bertin

Arts Plastiques

Hélène Bertin (France, 1989) revendique une « démarche volontairement bâtarde » déployée tout à la fois en tant qu’artiste et chercheuse. Elle vit à Cucuron (Vaucluse) et développe sa pratique en tissant des liens et en engageant des aventures de travail avec des personnes passionnées, activant toujours la notion d’altérité.

À rebours de toute lecture disciplinaire, elle aborde le geste et la matière comme des stratégies pour réunir des pratiques. Dans ses expositions, ce maillage de différentes typologies d’objets et de postures crée un récit collectif. Dans ses livres, elle se concentre sur des personnalités marginales pour transporter et transmettre des histoires parallèles. Pour Hélène Bertin, le rapport sensible aux faits d’habiter et de travailler se joue dans la coopération entre les « royaumes » de chacun. C’est la rencontre avec la pratique de l’artiste Valentine Schlegel qui lui forge cette vision de l’art – à laquelle elle consacre en 2017 un livre bio-monographique renouvelant radicalement le regard sur cette artiste.

À la Villa Médicis, Hélène Bertin développe un projet consacré à la figure du cueilleur sauvage, autour duquel s’articulent trois approches : le collectage des gestes des cueilleurs dans les campagnes romaines, l’observation participante de la Tammurriata – danse traditionnelle de Campanie – comme une tentative de libération du geste, ainsi que ses propres cueillettes de matériaux pour des sculptures à venir. Tandis que la cueillette sauvage a pu être autrefois associée à un mode de vie basé sur le prélèvement de ressources naturelles disponibles immédiatement, elle prend aujourd’hui une dimension archaïque, non-conventionnelle, anarchique et constitue une résistance tenace au progrès. La cueillette peut ainsi être une pratique de survie, un défi, comme un jeu ultime.

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